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La ville de SAINT-JULIA de GRAS CAPOU remonte ȧ la plus haute antiquité, et on ne saît à quelle date lui a été attribué le nom de Gras Capou. Ses restes de fortîfication, son clocher du XIème sièc1e typique du lauragais, son églîse dont la voûte du choeur et de la nef a été refaite par Marquerite de Va1ois, qui avaît eu cette ville dans sa dot lors de son marîage avec Henri IV, tout cela rappelle une époque florissante - la cu1ture du pastel y a bien contribué - jusqu'au début du XXème siècle. A cette époque, un enfant du pays, Eduuard Estaunié, a été élu à l'Académie Française, pour ses oeuvres littéraires où il évoque souvent 1a région lauragaise.
Il y avait alors trois grandes foires par an : celle du mois d'avril, appelée foire des radis ; celle du mois d'aout où l'on venait choisîr parmi les ĵeunes moutons les béliers du troupeau, et enfin la plus fameuse, la foire aux Chapans Gras du 22 Décembre. Celle-ci avait la partícularité de se terminer à l'angélus du matin.
Mais comment et depuis quand fabriquait-on des chapons à Saint-Julia ? …sûrement depuis des temps immémoriaux. Les uns prétendent que les égyptiens ont été les premîers, d'autres que ce sont les romains, et nous voyons dans 1'histoire de Reve1 qu'en l'an 1514, 1e_ consuls de cette ville achetèrent un juge de Toulause avec trois paires de chapons.
D'autre part, il est dît dans l'hǐstoîre de Saint-Ju1ia qu'à l'époque ou la vílle était entourée de remparts et de fossés “remplis d'eau” l'ennemi vint en faire le siège et cerna la vil1e de tous côtés. Comme aucun habitant ne se montrait au bout quelques moîs, l'ennemi les crût tous morts de faim. C'est alors qu'on vit apparaitre deux bras tenant une paire de chapons gras ȧ chaque main. L'ennemi leva a1ors le si_ge en désîgnant Saint-Julia sous le nom de Gras Capou.
L'élevage des chapons était encore pratiqué au début de ce siècle, car le chapon, avant de finìr sur une table bien garnie rendait des services : on lui faisait “amener” des poussins et sa corpulence luí permettaît d'en abriter plusieurs couvées, libérant ainsi les poules pour une nouvelle ponte. Il était aussi destiné à la rente de volailles de la Noël que les maîtres valets devaient donner aux propriétaires des métairies. Mais, par suite d'une mortalité assez élevée, due surtout aux diverses épidémies aviaires, on a cessé cette production…
Aujourd'hui, les jeunes agriculteurs reprennent, avec les méthodes de castration anciennes et une hygiène plus controlées la fabrication des chapons. Ils apportent déjà sur les marchés un produit de qualité qui est estimé des plus fins gourmands.
sous l'impulsion d'un groupe d'agriculteurs désireux de développer cette production très ancienne, avec l'aide et le dévouement des vétérinaires, d'élus locaux et de techniciens de l'agriculture, les uns et les autres soucieux du maintien de l'agriculture artisanale, il a été possible de rénover et d'organiser une production ancestrale : Le Chapon du Lauragais, le souci majeur des uns et des autres étant de mettre à la disposition de l'acheteur un produit absolument naturel indemne de tout produit chimique (antibiotique, hormones ou autre).
Le succès de tous ces efforts sera atteint au moment où les gourmets, dégustant un chapon, s'en déclareront ravis.
Des recettes, tout aussi anciennes que secrètes seront distribuées lors de l'achat des chapons. Cela permettra aux acheteurs d'intriguer, d'émerveiller, enfin de rassasier leur famille, leurs parents et leurs amis.
La satisfaction, la confiance et l'amitié des clients-consammateurs sera pour nos agriculteurs le plus bel encouragement.